Aller au contenu

Page:Delly - Les deux fraternités, ed 1981.djvu/231

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE XXI


La convalescence touchait maintenant à son terme, Suzanne reprenait chaque jour un peu de force, au physique et au moral. La chimère qui avait profondément pénétré son cœur affamé de bonheur terrestre, faute d’espérance d’au-delà, s’évanouissait lentement sous l’influence de la chaude tendresse de Micheline, de ses enseignements puisés aux sources de la plus pure morale évangélique. La pauvre âme meurtrie se guérissait ainsi peu à peu, elle s’épanouissait dans cette atmosphère chrétienne où elle trouvait enfin réalisées ses secrètes aspirations vers une vie morale autre que celle, si misérable, des Louviers et de leur entourage.

Aujourd’hui, la température étant particulièrement douce pour la saison, Suzanne avait eu la permission de faire quelques pas sur le boulevard. Micheline, retenue par ses occupations, ne pouvait l’accompagner, mais chaque fois que la jeune fille passait devant la maison elle frappait