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CHAPITRE IV


La douce lumière des lampes électriques éclairait le délicat profil de la jeune marquise de Mollens, ses abondants cheveux noirs, son cou mince que découvrait l’ouverture du corsage… car la jeune femme était en toilette de soirée, et le contraste était un peu singulier entre la vaporeuse étoffe de sa robe blanche et le tissu de très modeste apparence dans lequel ses petits doigts piquaient activement l’aiguille.

— Tu travailles donc jusqu’au dernier moment, infatigable petite Madeleine ?

Elle leva la tête et sourit à son mari qui apparaissait au seuil du petit salon, en tenue du soir lui aussi.

— Je voulais finir cela pour le porter demain à la petite Jeanne qui n’a pas de quoi se vêtir convenablement… Là, c’est fait. Est-il l’heure de partir ?

— Presque, répondit René en venant s’asseoir près de sa femme.

Elle attira à elle ses longs gants et commença à les mettre, tout en disant :