Page:Delphine de Girardin - Poésies complètes - 1856.djvu/124

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Il va venir près d’elle, inquiet, empressé…
Mais ce vaste salon, Alfred l’a traversé,
Et Napoline voit que son regard l’évite…
Et c’est une autre femme, une autre qu’il invite !

                                ――

« Cette femme, du moins, est-elle jeune ?

                                                               — Non,
Mais elle est à la mode ; elle porte un grand nom :
C’est la duchesse de…

                                   — Celle de qui…

                                                               — La même.

— Elle cherche à lui plaire, et vous croyez qu’il l’aime ?

— Il n’en est pas épris, non, mais il est flatté ;
Il l’aime comme on aime avec la vanité !
Ce n’est pas un amour, ce n’est qu’une conquête ;
Mais cela suffit bien pour lui tourner la tête.
Elle valse, avec lui maintenant… Regardez
Cette petite femme aux traits fins, mignardés,
Coiffée en Béarnais, avec ce blanc panache ;
Voyez-vous ?…

                        — Pas encore ; ce gros Anglais la cache.
Je la vois  !… Elle est maigre et sèche à faire pèur !…
Ce marin défrisé, c’est Alfred ?

                                               — Son valseur.