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Page:Delphine de Girardin - Poésies complètes - 1856.djvu/129

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Que je suis riche… II va me haïr maintenant ;
Il sait que je le juge… et que je le méprise… »

ELLE DISAIT :

                    « Voyez comme une robe grise
Est triste dans un bal.

                                  — Oh ! vous avez raison ;
Cette étoffe n’est pas du tout de la saison ;
Une fèmme, d’ailleurs, n’est jamais trop parée
Pour danser…

                      — J’en mourrai ! Ma vie est déflorée. »

Elle tremblait si fort qu’il lui fallut s’asseoir.

« Madame de Cherville est bien belle ce soir.

— Oui, dans ses faux cheveux, cette fleur naturelle
Est d’un effet charmant… Monsieur, LA PASTOURELLE. »

Et sa bouche affectait un sourire moqueur,
Et ses pleurs dévorés retombaient sur son cœur.

Oh ! que le désespoir est affreux dans le monde !
Qu’il est lourd d’y traîner une douleur profonde !
La contrainte est un poids qui double le malheur.
Le visage est glacé sous sa feinte couleur.
Vous qui n’avez point mis de chaîne à votre vie ;
Femmes du peuple, ô Dieu, comme je vous envie !
Votre franche douleur vous soulage, du moins.
L’orgueil ne vous dit pas : « Souffre, mais sans témoins. »
Vous n’avez point placé la honte dans les larmes :