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MAGDELEINE

POËME




CHANT PREMIER


Harpe du Roi poëte, ô Reine des cantiques,
Toi que David baigna de larmes prophétiques,
Toi que dans le saint temple il a fait retentir,
Toi qui chantas son crime avec son repentir,
Apprends-moi les accords empreints de son génie,
Fais couler sous mes doigts un torrent d’harmonie
Révèle ce malheur de mon âge inconnu,
Fais crier les remords dans un cœur ingénu ;
Livre-moi les secrets d’une douleur amère ;
Je ne connais encor que les maux de ma mère,
Dans une sainte erreur mon cœur est demeuré ;
Pour chanter Magdeleine il faut avoir pleuré.

En ce temps-là vivait dans la cité chérie
Une femme, c’était Magdeleine Marie ;
De l’antique Sion, témoin de son bonheur,
Elle fut à la fois et la honte et l’honneur.
Belle comme la gloire, elle en était l’image :
De même on lui rendait un imprudent hommage.