Page:Delrieu - Artaxerce, Giguet et Michaud, 1808.djvu/119

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Il s’avance !… et la foule au carnage excitée
Devant lui tout à coup s’arrête épouvantée.
Quel zèle ! quel courage ! en ce trouble cruel,
Ce n’est plus un soldat, ce n’est plus un mortel,
C’est un Dieu, de la foudre armé pour te défendre…
Au fond de ce palais, je crois encor l’entendre
Enchaîner la révolte et vanter tout à tour
Aux guerriers tes exploits, au peuple ton amour.
Sous les traits les plus noirs il peint la perfidie ;
Il effraie, il rassure, il menace, il supplie.
Sa voix aux conjurés, muets à son aspect,
Imprime la terreur, commande le respect.
Tes assassins confus, abjurant leur audace,
Attendris, désarmés tombent aux pieds d’Arbace…

(Artaxerce exprime l’excès de sa joie ; Artaban à part étouffe de rage.)

Seul contre le héros, enflammé de courroux,
Le traître Mégabise expire sous ses coups.

ARTAXERCE.

Je reconnais Arbace ! ô Dieux de ma patrie !
Vous m’avez inspiré quand j’ai sauvé sa vie !…