Page:Delrieu - Artaxerce, Giguet et Michaud, 1808.djvu/127

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sujet, et de découvrir dans cette comparaison par quel art M. Delrieu a su trouver un succès brillant où tous ses devanciers n’avaient rencontré que des demi-succès ou des chutes. Nous pensons que ces recherches peuvent être utiles aux progrès de l’art dramatique.

Nous ne parlerons pas des prétendues tragédies de Magnon, en 1645 ; de Boyer, en 1682 ; de Deschamps, en 1721 ; ni surtout de Bursay, en 1765 ; (cette pièce en trois actes, qui est traduite littéralement de Métastase, et qui présente les défauts du célèbre poète italien, sans offrir ses beautés, est si faiblement écrite et conçue, qu’elle fut refusée à la Comédie Française, et ne fut jouée que par les acteurs du Théâtre Montansier, alors à Versailles.) Nous n’avons pas l’inutile projet de tirer ces pièces de l’oubli où elles sont plongées ; nous ne rappellerons ici que trois ouvrages plus estimables : c’est-à-dire, 1°. Xercès, de Crébillon, qui fut joué en 1714, et n’eut qu’une représentation ; 2°. la tragédie lyrique de Métastase, qui, sans fatiguer les spectateurs, a pour ainsi dire lassé les compositeurs italiens, et qui, mise si souvent en musique, a toujours charmé et charme encore les vrais amis de la littérature italienne, malgré les fadeurs amoureuses qui refroidissent un sujet si éminemment tragique et arrêtent la marche de l’action ; 3°. l’Artaxerce de Lemierre, joué en 1766, qui eut quel-