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CLÉONIDE.

Arbace !

ARTABAN, à Mégabise.

Arbace ! On vous a fait un récit peu fidèle ;
Mon fils revient : le roi près de lui le rappelle.
Digne héritier du trône, issu du sang des dieux,
Artaxerce doit seul triompher en ces lieux,
Et je ne pense pas qu’Arbace ait osé croire
Qu’Artaxerce avec lui partagerait sa gloire.
Un guerrier né sujet peut-il être honoré
Comme le fils d’un roi dans l’Asie adoré ?
Entre un prince et mon fils la trop grande distance,
Des honneurs qu’on leur doit marque la différence ;
Et je ne doute point qu’Arbace, de retour,
Renonçant à la fois au triomphe… à l’amour,
Aux vertus de son prince heureux de rendre hommage,
Ne cède à son ami la palme du courage.

CLÉONIDE, à Artaban.

Pour votre souverain j’aime ce zèle ardent.
Arbace, ainsi que vous, se fût montré prudent,