Page:Delrieu - Artaxerce, Giguet et Michaud, 1808.djvu/30

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ARTABAN.

Je saurai le contraindre à rompre le silence.

CLÉONIDE.

Le roi veut que le traître, admis en sa présence,
Soit, en conseil secret, interrogé par vous.

ARTABAN.

J’obéis… déguisant notre juste courroux,
À cet ambitieux, trop digne du supplice,
Promettons des bienfaits, s’il nomme un seul complice…
Mais avant tout, seigneur, parlez ; apprenez-moi
D’où naît contre mon fils la haine de mon roi.
Parmi les conjurés peut-il compter Arbace ?

CLÉONIDE.

Non, seigneur ; mais instruit du coup qui le menace,
De l’ingrat Nicanor craignant la trahison,
Il peut sur votre fils étendre le soupçon :
Un vainqueur, à ses yeux, peut être redoutable,
S’il suivait des conseils…

ARTABAN.

S’il suivait des conseils… Il en est incapable.