Aller au contenu

Page:Delrieu - Artaxerce, Giguet et Michaud, 1808.djvu/83

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le porter en triomphe, enfin mettre à la place
Du dernier de nos rois, le premier de ma race… (21
Je ne balance plus : à la loi j’obéis ;
Son salut en dépend ; je jugerai mon fils.

MÉGABISE.

Aura-t-il devant toi la force de se taire ?

ARTABAN.

Ah !… respecte le fils qui s’immole à son père !…
Ne tremble pas pour moi ; pour lui je ne crains rien.
Va ! le sang coulera ; mais ce n’est pas le sien.
Eh ! quoi ! de ce héros ma plus chère espérance,
J’entendrais sans horreur prononcer la sentence !
Je verrais un guerrier de l’Asie adoré,
Monter à l’échafaud, de bourreaux entouré,
Périr, de mon forfait victime volontaire,
En demandant aux Dieux le pardon de son père !…
Prévenons un arrêt que je ne puis souffrir ;
Seul, je suis criminel ; seul, je saurai mourir !

(Il sort dans la plus grande agitation.)