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Page:Delrieu - Démétrius, Ladvocat, 1820.djvu/23

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HÉLIODORE.

Vous ?… À Démétrius il est fidèle encor.
Par ses vœux il l’appelle.

LAODICE.

Par ses vœux il l’appelle. Un seul mot du Sarmate
L’éclaire, et met un terme à l’erreur qui le flatte.
Nicanor dans son cœur nourrit un fol espoir.
Pour le désabuser, ici je veux le voir.

HÉLIODORE.

Il vous hait.

LAODICE.

Il vous hait. Je le sais.

HÉLIODORE.

Il vous hait. Je le sais. Qui ? vous, briser sa chaîne ?

LAODICE.

Oui, moi ! Par mes bienfaits je veux dompter sa haine.

(Héliodore va pour répondre.)

Je le veux ! Dès long-temps votre sévérité
Contre moi, contre vous, arme un peuple irrité.
Démétrius est mort aux rivages du Tibre.
Sans crainte je permets que Nicanor soit libre.
Mais le trépas l’attend s’il m’ose résister !…
Sur la foi du Sarmate au moins je puis compter ?

HÉLIODORE.

Oui, reine ! Ce guerrier, appui du diadème,
Rapporte votre lettre, où le consul lui-même
Atteste que le bras armé pour vous venger…

LAODICE.

Il suffit : sans témoins je veux l’interroger.