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Page:Delrieu - Démétrius, Ladvocat, 1820.djvu/33

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STRATONICE, avec un cri.

Démétrius !!!

(Elle se jette dans ses bras.)
DÉMÉTRIUS.

Démétrius !!! Tais-toi ! tremble, épouse trop chère !
Nous sommes entourés des bourreaux de mon père !

STRATONICE.

Oses-tu seul ici braver un tel danger ?

DÉMÉTRIUS.

J’ai voulu te revoir avant de te venger.
Moi craindre ? sous le nom d’un Sarmate, d’un traître,
Tes yeux m’ont méconnu ; qui peut me reconnaître ?…
Parle-moi de ton père !

STRATONICE.

Parle-moi de ton père ! Au trépas destiné,
À des fers éternels il gémit condamné.
Il est perdu pour moi !

DÉMÉTRIUS.

Il est perdu pour moi ! Je saurai te le rendre !

STRATONICE.

Malheureux ! tu te perds si tu l’oses défendre !…
Ah ! moi-même je crains qu’un seul mot indiscret…

DÉMÉTRIUS.

Si tu veux mon salut, respecte mon secret !
Tremble de soulever le voile qui me couvre !
Au plus léger soupçon vois ma tombe qui s’ouvre !
Songe que ton époux n’existe que pour toi.
Songe qu’en ce palais tu ne dois voir en moi
Qu’un lâche meurtrier, que l’objet de ta haine,
Que le vil instrument des fureurs de la reine.