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Moi, violer ma foi ! Moi, trahir mon époux !
Jugez mieux votre sang ; il est digne de vous.
Bannissez la douleur où votre âme est en proie.
Écoutez votre fille, et partagez sa joie.
NICANOR.
Moi ?
STRATONICE, après avoir regardé autour d’elle, et à voix basse.
Ce proscrit que l’Asie a si long-temps pleuré,
L’otage des Romains, l’héritier de l’empire,
Mon époux, votre fils, enfin mon roi, respire !
NICANOR.
Il respire ?
STRATONICE.
Sauvé par un miracle, il est dans ce palais.
NICANOR.
Démétrius ?
STRATONICE.
Sans crainte il s’abandonne au destin qui le guide.
Mon père, à notre amour les dieux l’ont conservé.
Du fer des assassins à Rome ils l’ont sauvé ;
Aux regards de la reine, aux yeux d’Héliodore,
Pour protéger sa vie ils le cachent encore.
(Regardant au fond.)
Il paraît !…
NICANOR, à lui-même.
À la fois tressaillir de joie et de terreur.
(Nicanor et Stratonice se rangent à droite, à l’écart.)