Aller au contenu

Page:Delthil - Poëmes parisiens, 1873.djvu/98

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
80
POEMES PARISIENS.


Que porte l’avenir en son flanc insondable ?
Est-ce un Dieu jeune et fort, rayonnant et charmant ?
Est-ce un gnome hideux, un monstre formidable ?
Qui donc viendra hâter ce long enfantement ?

Ah ! le travail sera douloureux et pénible,
Il faut qu’un sacrifice immense soit offert ;
Il faut du sang versé dans cette lutte horrible :
Pour le gnome ou le Dieu le siècle aura souffert.

Sur terre il faut toujours deux races ennemies :
L’une, qui porte au front le sceau de l’Idéal,
L’autre, qui, l’abdomen tout gonflé d’infamies,
Étale au soleil un cynisme bestial.

L’une dit : « Le savoir, le travail, la sagesse,
L’art civilisateur, c’est moi, c’est le progrès. »
L’autre répond : Il Je suis le Vice et la Paresse,
Jouir est mon seul but, et que m’importe après ? »