Page:Deltil - Des abus de la saignée chez les animaux domestiques.djvu/12

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cultivateur, quoique cependant aujourd’hui il ait beaucoup de produits, ainsi que les prairies artificielles de création assez récente, qui lui viennent puissamment en aide. Comment nourrissait-on et comment nourrit-on encore aujourd’hui les animaux dans les fermes où on ne récolte pas les produits si avantageux d’un grand nombre de cultures, et où les prairies artificielles manquent ?

Tout l’hiver les animaux sont soumis à un régime sec, de la paille le plus souvent, mélangée à quelques poignées de fourrages, le tout distribué avec la plus grande parcimonie, vu la pénurie des aliments. Soumis à ce régime sec et le plus souvent insuffisant, les animaux deviennent maigres, faibles, sont en mauvais état, comme on dit vulgairement. Ces aliments donnés journellement pendant trois mois à peu près, fatiguent le tube gastro-intestinal, et il n’est pas rare qu’à la suite de l’hiver beaucoup de ces animaux présentent des symptômes d’inflammation du tube digestif, c’est-à-dire des gastro-entérites. Aussi, est-ce avec avidité qu’ils voient arriver, aux premiers jours du printemps, une botte de fourrage vert, qui leur permet de manger à satiété et de substituer cette nouvelle nourriture à ces aliments secs auxquels ils avaient été astreints tout l’hiver, alors qu’une température rigoureuse avait pour ainsi dire posé une barrière à toute végétation.

Les phénomènes qui se passent au printemps, à cette époque où l’animal est soumis à ce changement brusque et complet d’alimentation sont très intéressants : il dévore pendant les premiers jours les éléments de cette