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GÉRARD DE NERVAL

ouvert, à échelle de rubans, agaçant de sa mine retroussée un oiseau posé sur son doigt. C’était pourtant la même bonne vieille qui cuisinait en ce moment, courbée sur le feu de l’âtre. Cela me fit penser aux fées des Funambules qui cachent sous leur masque ridé un visage attrayant, qu’elles révèlent au dénoûment, lorsqu’apparaît le temple de l’amour et son soleil tournant qui rayonne de feux magiques. — « Ô bonne tante, s’écrie Gérard, que vous étiez jolie ! — Et moi donc ! » s’écrie Sylvie, qui est parvenue à ouvrir le mystérieux tiroir dont la tante gardait à son côté la clef d’acier ouvragé. Dans ce tiroir, elle a trouvé une grande robe de taffetas flambé, qui crie du froissement de ses plis. — « Je veux essayer si cela m’ira, dit-elle. Ah ! je vais avoir l’air d’une vieille fée ! — La fée des légendes, éternellement jeune ! » murmure Gérard.

Tout en protestant contre le ridicule des ajustements de l’ancien régime, Sylvie dé-