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GÉRARD DE NERVAL

veau. Le soir même de son retour de Loisy, pendant le quatrième acte, où elle ne paraissait pas, il allait acheter un bouquet chez madame Prévost, y insérait une lettre fort tendre signée un inconnu, et repartait pour l’Allemagne.

Qu’allait-il y faire ? « Essayer de remettre de l’ordre dans ses sentiments. » Sylvie lui échappait par sa faute ; mais il l’avait revue un jour, et cela avait suffi pour relever son âme : il la plaçait désormais « comme une statue souriante dans le temple de la Sagesse. Son regard l’avait arrêté au bord de l’abîme. » Du moins il le croyait.

Des mois se passèrent sans amener de changement dans la santé de son cœur — toujours aussi malade. Il revint à Paris comme il en était parti, et s’assit, résigné, à la place d’où il avait tant de fois contemplé et admiré son idole. Il fit davantage : il consentit à passer « par tous les cercles de ces lieux d’épreuves qu’on appelle théâ-