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GÉRARD DE NERVAL

Brisacier, c’est-à-dire Gérard, qui feint d’être un comédien de la troupe nomade immortalisée par Scarron, et qui est amoureux de la belle l’Étoile, sa camarade, Brisacier s’écrie : « Ne m’as-tu pas aimé un instant, froide Étoile ! à force de me voir souffrir, combattre ou pleurer avec toi !… On se disait chaque soir : Quelle est donc cette comédienne si au-dessus de tout ce que nous avons applaudi ? Ne nous trompe-t-on pas ? Est-elle bien aussi jeune, aussi fraîche, aussi honnête qu’elle le paraît ? Sont-ce de vraies perles, et de fines opales qui ruissellent parmi ses blonds cheveux cendrés, et ce voile de dentelle appartient-il bien légitimement à cette malheureuse enfant ? N’a-t-elle pas honte de ces satins brochés, de ces velours à gros plis, de ces peluches et de ces hermines ? Tout cela est d’un goût suranné qui accuse des fantaisies au-dessus de son âge. Ainsi parlaient les mères, en admirant toutefois un choix constant d’atours et d’ornements d’un autre siècle qui