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relle. La femme porte, à la ceinture, un écriteau avec les mots to let (à louer), détail caractéristique que Jules de Goncourt a copié fidèlement dans l’eau-forte qu’il a gravée, mais qu’il a fait enlever dans les frontispices du volume. On n’a tiré que pour des amis quelques épreuves du premier état dans lequel la planche, non coupée encore, est couverte de gribouillis et d’essais manqués.

L’autre exemplaire faisait partie de la bibliothèque de l’éditeur Curmer. Il avait fait remonter chaque feuillet en un format in-12. Un filet d’or liminaire rehaussait chaque page. M. Pauquet avait fait, pour enrichir ce livre, dix aquarelles originales dont une représentait Gavarni. L’enveloppe, en maroquin rouge janséniste, était un des meilleurs ouvrages du relieur Hardi. Elle était doublée, en tête, d’une garde de maroquin citron jonchée d’un semis de roses ; la garde de la fin était de maroquin noir attristé par un semis de larmes ! Cet exemplaire philosophique, marquant l’Α et l’Ω de l’Amour, portait le no 13 du Catalogue Curmer. Il fut acheté cinq cent quatre-vingts francs par le baron Portalis, à la vente du 19 mai 1874. On l’a vu reparaître plus tard sur le Catalogue de la librairie Rouquette.

Les articles qui ont été réunis et réimprimés, en 1886, sous le titre de Pages retrouvées appartiennent, presque tous, à cette période de la jeunesse des auteurs. Les morceaux principaux sont extraits de l’Éclair, du Paris, de l’Artiste et de la Revue de Paris. Le livre débute par M. Chut, « le seul article paru d’un travail qui devait être, dans la pensée des auteurs, la réunion d’une série d’anecdotes connues, courantes du dix-huitième siècle, mais des anecdotes dont le montage, le travail curieusement historique des milieux, la savante