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Page:Demanche - Au Canada et chez les Peaux-Rouges, 1890.djvu/77

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MONTRÉAL

précédent. Quittant alors la presse, il fut attaché à l’exploitation des chemins de fer canadiens et devint secrétaire général de la ligne du Nord, fonctions qu’il remplit jusqu’en 1883. Au mois de janvier suivant, il prit la direction du Monde jusqu’au jour qui vit naître la Presse.

Parmi ses collaborateurs, il faut citer MM. Provencher et Achintre. Simple rédacteur, puis rédacteur en chef de la Minerve, M. Provencher fut ensuite agent du gouvernement canadien à Paris (1870-1871), puis commissaire des affaires indiennes du Manitoba et du Nord-Ouest à Winnipeg, de 1872 à 1880. À cette dernière date il rentra comme rédacteur à la Minerve, puis passa au Monde et à la Presse comme rédacteur en chef. Depuis près de trente ans dans le journalisme, M. Provencher, qui est un des écrivains les plus instruits du Dominion, a publié de nombreux articles dans des revues américaines et européennes. M. Achintre, originaire de Besançon, mais Canadien depuis vingt-cinq ans, a été directeur de l’Opinion publique et rédacteur à la Revue canadienne. Il est l’auteur d’une Galerie des portraits politiques canadiens et de nombreux récits de voyage.[1]

Comme le Monde, la Presse est un grand journal d’informations à 1 centin le numéro ou 3 piastres par an, ayant trois éditions quotidiennes et une édition hebdomadaire. Au début parut aussi un supplément littéraire, le samedi de chaque semaine.

La Presse tire de 13 à 14,000 exemplaires.[2] Comme ligne politique, le journal est conservateur indépendant sans affiliation à aucun parti.

Les journaux anglais, que je ne ferai que citer, sont au nombre de cinq. Ce sont : The Gazette, journal conservateur, organe de M. White, ministre de l’intérieur (l’ancienne Gazette de Montréal, créée en 1778); The Herald, gouvernemental, organe de la Compagnie du Pacifique canadien ; The Post, d’opinions variables, mais spécialement l’organe

  1. M. Blumhart, ayant quitté le journalisme en 1887, la Presse est devenue la propriété d’une Société présidée par M. Würtele, et la direction du journal a été confiée à M. Nantel, député de Terrebonne à l’Assemblée de Québec. M. Nantel était alors directeur du Nord, de Saint Jérôme.
  2. Ces chiffres, comme ceux des autres journaux cités, sont aujourd’hui quelque peu modifiés. En ce qui concerne la Presse, notamment, le tirage quotidien est de 17 à 18,000 exemplaires.