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le livre de désir

nous surprend, nous fait souvenir que nous avons une âme étonnée. Et c’est elle que nous déposons sur les bois, les prairies qui dévalent, avec autant de vénération qu’un baiser au revers d’une main.


… Il y revenait à la nuit. Parfois, même en automne, elle est heureuse ; et la terre qui, tout le jour, fut d’ocre, paraît blonde. Les pentes confondent les murs d’enclos, leurs pierres sèches, les oliviers, et les champs dénudés. Il semble qu’y passe un troupeau léger conduit obscurément dans la poussière.

Jean s’éloignait du village par une route qui continuait de monter en tournant. Il longeait, un mur d’appui, contre l’espace qui disperse les nuages. Enfin, il atteignait le plateau désolé, où la lune ne lui laissait que son ombre…