Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/118

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C’est par l’intermédiaire des marchands européens que les États-Unis recevaient des Indes néerlandaises le coprah, la quinine, l’écorce de quinquina, le tabac, le caoutchouc ; beaucoup de laines australiennes n’arrivaient aux États-Unis que par Londres, quoiqu’il y eût des services de navigation entre les États-Unis et l’Australie. Ce grand commerce de réexportation avait toujours son foyer le plus intense à Londres ; avec la masse de ses capitaux toujours prêts à la spéculation, avec le va-et-vient constant des acheteurs et des vendeurs toujours assurés d’y négocier des affaires, avec la multitude des navires venant le long de ses quais apporter ou attirer l’assortissement de leurs riches cargaisons, avec l’habileté traditionnelle de ses commerçants rompus à la pratique du négoce, Londres apparaissait comme une forteresse marchande, dominant encore une grande partie des transactions du monde. La guerre aura certainement modifié cette situation ; car beaucoup de marchandises, évitant Londres, ont gagné directement leur destination[1].

  1. J. R. Smith, Influence of the Great War upon Shipping. New-York, 1919, p. 85-87.