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accroissaient sans cesse leurs ventes de produits manufacturés. La guerre a précipité cette évolution en renforçant la puissance des industries américaines : certaines d’entre elles ont tellement distancé leurs rivales d’Europe qu’on ne peut plus guère parler de concurrence.

Pour le fer et le charbon, des ressources colossales en pleine exploitation assurent aux États-Unis une écrasante suprématie. Déjà en 1914 ils produisaient presque le tiers du fer du monde ; en 1915, leur part s’élevait à presque la moitié. C’est vers eux que tous les Alliés se sont tournés pour s’approvisionner en métal ; pendant le second semestre de 1917, ils expédiaient vers l’Angleterre, la France et l’Italie 800 000 tonnes d’acier à obus, 100 000 de blindages de navires, 160 000 de rails, 100 000 de fer brut, 50 000 de fer de construction, 40 000 de fil de fer. Leur production d’acier s’est élevée de 24 millions de tonnes en 1913 à 45 millions en 1918.

La production de la houille américaine laisse maintenant bien loin derrière elle la production de la houille britannique. L’extraction aux États-Unis s’est élevée de 513 millions de ton-