Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/132

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L’industrie européenne rencontre beaucoup d’autres concurrences américaines ; elle est en train de perdre la spécialité de certaines fabrications qui s’installent ou qui se fortifient de l’autre côté de l’Atlantique. Jusqu’en 1914, les États-Unis dépendaient de l’Allemagne pour bien des produits chimiques ; pendant la guerre, d’importants capitaux se sont consacrés à ces produits ; déjà on commence la conquête des marchés étrangers ; on exporte de l’acide sulfurique, de la soude, du benzol, alors que, avant 1914, on n’en vendait que très peu à l’extérieur. L’industrie des matières colorantes a été fondée de toutes pièces ; des usines de munitions se sont transformées en usines de colorants ; à la fin de 1918, leur production fournissait aux besoins du pays ; elles vendaient même à la France, à l’Italie, à l’Espagne, au Royaume-Uni, au Canada, à l’Argentine, au Brésil et au Japon ; l’Allemagne ne retrouvera plus ces débouchés qu’elle dominait jadis souverainement ; on peut prévoir le moment où les États-Unis seront le grand fournisseur de matières colorantes du monde. Sur l’immense territoire de l’Union, on a recherché de quoi fabri-