Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/145

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peut dire que le fait le plus décisif de l’évolution économique de l’Extrême-Orient paraît être la mainmise du Japon sur le commerce des cotonnades. Par les faibles salaires qu’il paie encore à ses ouvriers, par la proximité des marchés qu’il dessert et surtout de la Chine, par la connaissance des langues et des coutumes locales qu’il doit à une antique communauté de civilisation, le Japon devient en ces pays d’Extrême-Orient le dangereux rival du Lancashire. Il ne produit pas de coton ; comme le fer, cette matière première lui vient presque toute de l’étranger : en 1917, il en reçut 204 300 000 de yen de l’Inde, 84 000 000 des États-Unis, 30 500 000 de Chine, 10 800 000 d’Égypte. Aussi cherche-t-il, pour ce produit qui est l’élément de sa plus grande richesse industrielle, à s’assurer de ressources moins éloignées et plus personnelles ; ses capitaux s’emploient à étendre la culture du coton en Chine ; des essais heureux ont montré que certains cantons du Japon, dans les départements de Tohori et de Tochigi s’y montraient propres. Une variété de coton américaine, introduite en Corée, donne de bonnes récoltes ; la production s’accroît chaque