Aller au contenu

Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/150

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’œuvre japonaise demeure encore inexpérimentée ; beaucoup d’ouvriers manquent d’éducation professionnelle ; les ateliers n’ont pas toujours une direction experte. Mais ce sont là des désavantages que le temps et l’étude amoindriront ; le Japon s’apprête à les combattre. Beaucoup de Japonais comprennent que leur pays est en voie de transformation et que l’économie industrielle y refoule, en maintes régions, l’économie agricole. Aux yeux de l’étranger, cette évolution se manifeste partout par des faits qu’il est aisé d’observer : la multiplication des usines de type moderne qui comptent plus de deux millions d’ouvriers ; la présence de 250 000 ouvriers dans la seule agglomération industrielle de Tokio ; la formation d’une classe ouvrière qui a cruellement souffert de la hausse du prix de la vie ; l’accroissement du nombre des grèves, passant de 50 en 1914 à 417 en 1918 et englobant 7 904 ouvriers en 1914 et 66 457 en 1918 ; enfin et surtout le développement d’une politique d’expansion destinée à assurer aux manufactures nationales des ressources en matières premières et des débouchés commerciaux.