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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/167

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peuples jaunes. Un autre fait capital surgit des chiffres : c’est l’effacement de l’Europe et le progrès de l’Amérique ; la guerre a fait de l’Europe une cliente des usines japonaises, ce que les statistiques traduisent par un afflux d’exportations japonaises vers l’Europe ; par contre, l’Europe a vu diminuer ses ventes au Japon alors que les États-Unis voyaient doubler la proportion des leurs. Mais des chiffres globaux ne permettent pas d’apercevoir un autre trait qui apparaît dans les détails régionaux et qui n’est pas moins caractéristique de l’essor japonais : c’est l’orientation des relations commerciales vers des pays qu’elles ne touchaient guère jusqu’ici et dont parfois la distance élargit singulièrement le cercle de l’influence japonaise : l’Inde britannique, les Indes néerlandaises et les Philippines, l’Australie, l’Afrique du Sud, le Chili et l’Argentine ; de 1914 à 1917, les exportations du Japon ont grandi quatre fois vers l’Inde, sept fois vers les Indes néerlandaises, trois fois vers les Philippines, presque trois fois vers l’Australie, dix fois vers l’Afrique du Sud.

Parmi les foyers d’expansion japonaise dont la guerre a particulièrement favorisé la fortune,