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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/177

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Tant de progrès n’ont été possibles que grâce au régime britannique du libre échange. Aussi le Japon proteste d’avance contre les mesures protectionnistes qui se préparent dans l’Empire britannique. Les Chambres de Commerce nipponnes ont fait savoir en 1917 que leur pays entendait ne pas être sacrifié si la Grande-Bretagne concluait avec ses colonies des accords de préférence. Le gouvernement de la Malaisie britannique ayant interdit de vendre à des étrangers les terrains propres à la culture du caoutchouc, les planteurs japonais ont réclamé, dans une réunion tenue à Tokio à la fin de 1917, contre cette mesure qui menaçait leur industrie naissante : les concessions japonaises couvraient déjà alors près de 50 000 hectares, représentant un capital de 15 millions de yen, et leur récolte de 1916 valait un million de yen. À Singapore, centre de commerce pour le caoutchouc et l’étain, le nombre des japonais avait tellement augmenté au cours de l’année 1919 qu’on ne pouvait plus s’y loger. Au Siam, les Japonais sont les bienvenus depuis le prestige de leurs victoires ; les échanges ont suivi le prestige ; le commerce du Siam et du Japon a doublé de