Aller au contenu

Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/302

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

faire les travaux des champs ; on en voyait même jusque dans le Cher, le Puy-de-Dôme et l’Isère. Quand ces ouvriers se fixent chez nous, comme c’est le cas pour les ouvriers belges dans le Nord et des fermiers belges en Normandie, on peut dire qu’ils enrichissent notre capital humain ; mais, en général, ils retournent chez eux, leur travail fini, emportant notre or.

En réduisant le nombre de leurs enfants, les paysans de France ont limité leurs ressources en main-d’œuvre. Il faudrait que le paysan considérât ses enfants, non comme une charge, mais comme une fortune. S’il est vrai que la restriction des naissances soit inspirée au paysan par la crainte d’avoir à partager son bien entre plusieurs enfants, il ne faut pas hésiter à porter la hache dans le droit successoral issu de la Révolution ; il ne faut pas, par peur d’émietter la propriété, sacrifier la famille et, avec elle, le travail de la terre et la fortune du pays.

Une véritable révolution, qui s’est accomplie dans nos campagnes pendant la guerre, va peut-être ramener les familles nombreuses au foyer des paysans. Cette révolution, provoquée