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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/60

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emprunts, d’avances à court terme ou de crédits commerciaux, une somme qui dépasse 9 milliards de dollars. D’après la Financial Chronicle du 8 février 1919, les sommes dues par l’étranger aux États-Unis s’élevaient en effet à 9 milliards 483 millions de dollars dont 4 429 millions par la Grande-Bretagne, 2 705 par la France, 1 051 par l’Italie, 462 par le Canada, 173 par la Belgique. La Tchéco-Slovaquie, la Grèce, la Roumanie, la Yougo-Slavie ont aussi leurs dettes en Amérique. Grâce à leur richesse, les États-Unis ont pu assumer un fardeau financier double de celui qu’aucune autre nation ait supporté.

Cette fonction de banquier du monde qui appartenait essentiellement à Londres passe à New-York. Londres était le siège de la grande Clearing-House internationale. Du fait que la Grande-Bretagne était le pays le plus gros importateur de marchandises lourdes et le plus grand transporteur maritime du monde, une grande partie des obligations internationales se réglaient au moyen de traites sur Londres ; du papier sur Londres valait de l’or. En fait, la guerre a ébranlé cette situation de Londres.