Aller au contenu

Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/73

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

yen ; au début de 1918, nouvel emprunt britannique de 100 millions de yen ; en outre, au cours de la guerre, émission de bons du Trésor russe. Au début de 1918, les avances du Japon aux Alliés s’élevaient à environ 500 millions de yen. À ces sommes il faudrait ajouter de forts placements aux États-Unis et en Chine[1]. De débiteur le Japon est ainsi devenu créancier ; sa fortune a prodigieusement monté. Ceux qui ont voyagé au Japon depuis le début de la guerre ont pu constater les changements matériels que cet enrichissement a provoqués dans l’aspect de la ville de Tokio et dans l’existence des Japonais : avant la guerre, sauf en de rares quartiers, la cité paraissait tranquille et endormie ; elle rappelle maintenant par l’intensité de son mouvement la fièvre des cités de l’Occident ; les boutiques de luxe, les maisons de style américain se multiplient ; dans les rues, les automobiles se pressent. « Les femmes de Tokio,

  1. D’après l’Annuaire financier et économique du Japon, année 1918, le montant total des capitaux placés à l’étranger par le Japon atteignait 1 159 millions de yen (près de 3 milliards de francs), dont 530 de fonds anglais, 254 de fonds russes, 155 de fonds français, 220 d’emprunts extérieurs et d’obligations rachetés sur les marchés étrangers.