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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/75

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Ainsi, la guerre a accru la richesse du Japon ; avec ces nouveaux capitaux, il étend son crédit et son commerce ; il vise la conquête financière des pays étrangers ; au début de 1919, le ministère des Affaires étrangères de Tokio créait un bureau des placements et emprunts intéressant la Chine et la Sibérie. En Extrême-Orient, la puissance financière du Japon se consolide ; le yen japonais fait prime, comme le dollar américain ; de 2 fr. 58 avant la guerre, il passe à 3 fr. 09 en juin 1917, à 5 fr. 50 le 27 janvier 1920 ; cette hausse des changes, ruineuse pour le commerce européen, laisse le champ libre au commerce japonais.

En somme, c’est au détriment de l’Europe que, durant la guerre, les États-Unis et le Japon ont fondé leur suprématie financière. Mais cet enrichissement n’est que le signe d’un mouvement de croissance qui pousse ces pays, chaque

    financière du Japon. Voici la situation comparée, à ces deux dates (en millions de yen) des banques de Tokio et d’Osaka. Banques syndiquées de Tokio. Capital versé, 143 en 1914 contre 202 en 1918 ; dépôts, 439 contre 1 663 ; fonds prêtés et effets escomptés, 490 contre 1 407. — Banques syndiquées d’Osaka. Capital versé, 50 contre 94 ; dépôts, 233 contre 1 081 ; fonds prêtés et effets escomptés, 319 contre 991.