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Page:Demay - Le Blason d’après les sceaux du Moyen-Âge, 1877.djvu/12

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DU MOYEN-ÂGE

la première fois ? ou si cette appellation a été appliquée plus anciennement, jusqu’où remonte-t-elle ? Pourquoi dans un acte bien plus rapproché de nous, dans l’inventaire de Charles V, se sert-on indistinctement pour la description de la couronne tantôt du mot fleuron, tantôt du mot fleur de lys, comme de deux expressions synonymes ?

Dans la seconde hypothèse, si le lys a été emprunté à la Vierge, les preuves par les textes sont moins urgentes. La symbolique chrétienne a consacré le lys dès les premiers siècles comme un emblème de la virginité. Il s’agit de rechercher vers quelle date le symbole devient un attribut ; la conclusion se trouve subordonnée à l’étude des représentations de la Vierge antérieures à celles qui viennent d’être citées.

Mais au point où nous sommes arrivés, la sigillographie cesse de nous prêter son concours. Les Carlovingiens se sont servis pour authentiquer leurs diplômes de types empruntés aux empereurs romains et les Mérovingiens ne présentent qu’une tête chevelue de la facture la plus barbare. C’est à un autre ordre de documents figurés qu’il faut demander des renseignements.

Il m’a paru intéressant de feuilleter les manuscrits à miniatures de la période carlovingienne et de consigner ici le résultat de leur dépouillement.

Dans le livre de prières de Charles le Chauve, 842-869 (bibl. nat., latin n°1152), l’empereur est figuré le front ceint d’une couronne à fleurons,