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Page:Demay - Le Blason d’après les sceaux du Moyen-Âge, 1877.djvu/15

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LE BLASON D’APRÈS LES SCEAUX

Ce rapprochement nous conduit à une autre hypothèse, bien répandue, celle de la fleur de lys provenant du lys des jardins.

Voilà donc l’existence du fleuron attribut reconnue chez nos rois et dans les livres écrits pour eux aux premiers temps carlovingiens.

Si nous étudions maintenant les représentations de la Vierge, renfermées en bien petit nombre dans les manuscrits de la même période, nous remarquons qu’elles sont toutes dépourvues d’attribut. Du moment où, selon la mode alors en usage, les Vierges revêtent le pallium, aucun emblème ne les accompagne, ne les caractérise. L’Annonciation, sujet où l’on ne manque jamais dans les époques plus rapprochées de rencontrer le fleuron, ne comporte plus cet attribut dans les missels du Xe siècle. Si l’on consulte d’autre part les manuscrits orientaux du IXe siècle au XIe, livres où le fleuron est, pour ainsi dire, la base de l’ornementation, on constate encore une fois que la Vierge n’est accompagnée d’aucun emblème.

Que conclure de ces dernières recherches ? Sinon que le fleuron attribut ornant la couronne et le sceptre de nos souverains remonte à la date des plus anciens manuscrits illustrés, 842-869, et que la Vierge, à partir du XIe siècle, ne portant plus de fleuron ne saurait l’avoir transmis à nos rois.

Les blasons du XIIe siècle sont rares et peu connus. On ne trouvera peut-être pas mauvais que