Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/201

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C’est par cette allée que Mme de Pompadour, se faisant promener en chaise à porteur, gagnait le mur d’enceinte pour s’enfoncer dans les bois, vers les bruyères de Sèvres.

D’autres fois, au « Cavalier », elle s’habituait à quelque nouveau cheval, et, amazone experte, tournait dans le chemin sablé, autour d’un grand pan de gazon orné d’un cabinet de treillage où Jasmin palissait des volubilis. Mme de Pompadour aimait à se vêtir en rose pour ses exercices d’écuyère et elle rappelait à Buguet son apparition à Sénart. Ou bien, décolletée en carré, des nœuds à la saignée des bras et au creux d’un corset garni de touffes de « soucis-d’hanneton », la Marquise flânant autour des bassins se penchait à leurs bords. Dès qu’elle était partie, Buguet se précipitait : il espérait retrouver par miracle le reflet de la dame, avec ses regards couleur de violette.

Pour plaire au Roi, la Pompadour revêtait les costumes les plus imprévus. Les chroniques disent qu’on la vit en sœur grise. La religieuse eut-elle ce grain de beauté taillé en cœur qu’on appelait « l’équivoque » ? À Bellevue, elle apparut en Diane, les pieds nus lacés dans des brodequins roses, les épaules sortant d’une tunique bleue qui flottait sur ses genoux. La déesse, poudrée à frimas, portait un croissant sur le front. Elle lançait des flèches aux ramiers du parc et lorsqu’elle était adroite, le Roi