Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/294

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La vieille a imité l’accent de Mme d’Étioles. Buguet ouvre les yeux, ses lèvres remuent, il saisit la robe d’un geste vague. Jadis il épandit sur l’étoffe soyeuse des gouttes d’eau. Il la tache de sang. Ses doigts se crispent sur les rubans, s’accrochent aux nœuds. Ses narines paraissent chercher un relent de parfum. Martine roule sa tête sur le corps de son mari en riant aux éclats :

— Je savais bien que tu reviendrais !

Mais la bouche du jardinier reste ouverte, ses yeux deviennent vitreux, ses mains inertes.

Alors Martine se relève avec un sourire édenté ; elle prend un coin de sa robe, et, fardée de sang, poudrée par la vieillesse, elle entame autour de Jasmin le menuet, tandis que, d’une voix brisée, elle chante un air sautillant de Lulli qu’aimait la Pompadour.