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110 MANTITHÉE

Cela est contraire à l’intérêt des deux parties et même à l’ordre public. L’orateur soutient qu’il ale droit de porter le nom de Mantithée, parce que ce nom lui a été donné par son père et qu’il l’a toujours porté, tandis que son adversaire a reçu de Mantias le nom de Bœotos.

Aux arguments de Bœotos il répond que Mantias n’a jamais donné le nom de Mantithée à Bœotos, que Bœotos n’est pas son aîné, que dans tous les cas il a reçu, lui, le nom de Mantithée, avant que Bœotos devint, par l’adoption, fils légitime de Mantias. Jusque-là, Bœotos, né hors mariage, appartenait à la famille et à la tribu de sa mère Plangon.

Ces raisons paraissent assez fortes, et pourtant, si Bœotos était réellement l’aîné, il avait droit au nom de Mantithée, et dès lors il était fondé à prendre ce nom. A la vérité, il n’était que fils adoptif, mais la loi ne distinguait pas, et la possession existante au profit de l’héritier du sang, antérieurement à l’adoption, ne lui conférait pas un droit acquis.

Aussi ne sommes-nous pas étonnés de lire dans le second de ces deux plaidoyers que le premier ne réussit pas. Bœotos continua de s’appeler Mantithée, sans que l’autre Mantithée perdit pour cela son nom.

On vient de voir que la date du plaidoyer peut être fixée d’une manière assez précise. Quant à l’authenticité, elle ne paraît pas moins certaine, et n’a jamais été révoquée en doute.