Et d’abord, s’il faut considérer les inconvénients qui touchent à l’ordre public avant ceux qui concernent les intérêts particuliers, comment l’État s’y prendra-t-il pour nous donner ses ordres, s’il y a quelque chose à faire ? Sans doute les membres de la tribu nous porteront de la même façon que les autres(4). En conséquence, ils porteront Mantithée, fils de Mantias, de Thorikos(5), s’il s’agit de déférer une charge de chorège, de gymnasiarque, d’hestiateur6 ou toute autre. Comment donc pourra-t-on savoir si c’est toi ou moi qu’ils portent ? Tu diras que c’est moi. Je dirai que c’est toi. Nous voilà donc alors cités devant l’archonte, ou devant l’autorité compétente pour juger la question. Nous n’obtempérons pas, nous ne faisons pas le service. Lequel de nous deux aura encouru les amendes portées par les lois(7) ? Comment les stratèges s’y prendront-ils pour nous inscrire, s’il s’agit de réunir une symmorie ou de désigner un triérarque ? Si l’on fait une expédition, comment saura-t-on lequel des deux est appelé sur la liste ? Ce n’est pas tout. Si quelque autre autorité, archonte, roi, athlothètes(8), nous requiert pour un service, à quoi reconnaîtra-t-on lequel des deux est requis ? Sans doute, si c’est toi qu’ils inscrivent, ils ajouteront fils de Plangon ; et si c’est moi, ils mettront le nom de ma mère. Mais cela s’est-il jamais vu ? Et quelle est la loi qui autorise à ajouter à côté du nom autre chose que le nom du père et l’indication du dème ? L’un et l’autre étant le même pour nous deux, la confusion sera perpétuelle. Voyons. Je suppose que Mantithée, fils de Mantias, de Thorikos, soit appelé à siéger comme juge, que ferons-nous ? Irons-nous tous deux ? Mais comment saura-t-on si c’est toi ou moi qu’on appelle ? Maintenant, par Jupiter, je vous le demande, si l’on tire au sort quelque fonction publique(9), comme celle de