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Page:Demosthene - Plaidoyers civils, Dareste, 1875, T01.djvu/264

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déclarant que ce n’est pas moi qui ai cautionné Parménon, que c’est Archippos de Myrrhinonte ; j’entreprendrai ensuite, juges, de compléter ma défense par des présomptions. Et d’abord je trouve dans les dates mêmes un témoignage qui prouve la fausseté du fait articulé contre moi. Le compromis entre Apatourios et Parménon remonte à près de trois ans, ainsi que la sentence d’Aristoclès. Or, les actions des commerçants doivent être jugées dans le mois de boédromion jusqu’à munychion (14), afin qu’ils puissent se faire payer ce qui leur est dû avant de prendre la mer. Si donc j’étais réellement la caution de Parménon, pourquoi Apatourios, après la sentence prononcée, n’en a-t-il pas immédiatement poursuivi l’exécution contre moi ? Et il ne peut pas dire que j’étais son ami, qu’il craignait de me faire de la peine. En effet, j’avais exigé de lui, à son grand déplaisir, le payement des mille drachmes de Parménon ; et lorsqu’il faisait sortir son navire du port, dans l’intention de prendre. la fuite, en fraude des droits de la banque, c’est moi qui l’en avais empêché. Si donc j’avais cautionné Parménon, il n’eût pas attendu trois ans ; c’est à l’instant même qu’il eût exigé de moi le montant du cautionnement. Mais, dira-t-on encore, il était à son aise ; il n’avait pas besoin de se presser pour m’attaquer ; et, à ce moment, d’ailleurs, il avait autre chose à faire, étant eu partance. Eh bien, non ! A bout de ressources, il s’était dessaisi de tout ce qu’il possédait, et il avait vendu son navire (15). Et en vérité, s’il y avait quelque circonstance qui l’empêchât d’agir immédiatement contre moi, pourquoi, depuis plus d’un an qu’il est de retour, n’a-t-il pas osé, je ne dis pas m’intenter une action, mais m’adresser une réclamation quelconque ? Et cependant je veux qu’il ait eu une sentence contre Parménon, et que j’aie été caution ; que