Page:Denier - Rennes en 1800.djvu/12

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 8 —

Admirables campagnes, merveilleuse épopée, où Moreau de l’autre côté du Rhin, Bonaparte par delà les Alpes neigeuses, frappèrent ces grands coups d’épée qui retentirent dans le monde avec tant d’éclat.

Ah ! je comprends le patriotique enthousiasme qui s’emparait de notre cité, lorsque le télégraphe, s’agitant dans les airs, jetait du haut des tours Saint-Pierre sur la foule frémissante de nouveaux bulletins de victoire. La Municipalité sortait alors de la Maison de Ville, escortée par les grenadiers et la Garde nationale, accompagnée des généraux et fonctionnaires de tout rang et proclamait ces joyeuses dépêches sur les places et les carrefours, aux accords des musiques militaires, au bruit des salves d’artillerie et aux applaudissements du peuple. Le soir, la foule circulait dans les rues illuminées et traduisait son allégresse par les cris mille fois répétés de : « Vive l’armée ! Vive la République ![1].

Perpétuel retour des choses d’ici-bas ! N’est-ce pas par ce double cri que nous aimons encore, après tout un siècle écoulé, à acclamer notre vaillante armée, et que nous applaudissions hier ces brillantes manœuvres de la Beauce qui ont valu à l’éminent Chef et aux superbes

  1. Registre des délibérations de la Municipalité, séance du 23 vendémiaire an VIII.