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sous la conduite de Royal-Carnage avait, à coups de fusil, arrêté la malle près de Quédillac, tué les chevaux, blessé grièvement le courrier, s’était emparée de l’argent du Trésor… et des voyageurs, ainsi que de tous les objets à sa convenance.

Dans la nuit du 29 au 30 prairial, les maisons du port de Guipry sont attaquées à main armée et mises au pillage par ces bandits qui menacent de fusiller ceux qui s’opposeraient à leurs desseins ; la même nuit, la caisse du percepteur de Goven est dévalisée et son contenu, confisqué au nom du roi.

Malheur aux militaires qui voyagent isolés ou circulent en patrouilles trop faibles, ils sont aussitôt saisis, désarmés et laissés pour morts sur le terrain !

Chaque nuit, de tranquilles habitants des campagnes sont réveillés par les coups de hache qui brisent les portes de leurs demeures, voient leurs maisons envahies et souvent incendiées, leurs meubles saccagés, leurs femmes et leurs enfants brutalisés, tandis qu’eux-mêmes, s’ils refusent de livrer de l’argent, des munitions ou des armes, sont fréquemment mis à mort sous les yeux de leur famille terrifiée, après qu’on leur a toutefois, par un raffinement de cruauté, laissé le choix du supplice « ou saignés ou fusillés ».

La torture remplaçait parfois la mort. Ces nouveaux