Page:Denikine - La décomposition de l'armée et du pouvoir, 1922.djvu/144

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positions naturelles à l’arrière reliées aux positions principales du front de l’Ouest ; l’impossibilité de tenter une opération sérieuse contre Pétrograd sans s’être rendu maître de la mer qui se trouvait entre nos mains, tout cela aurait permis de considérer ce front comme étant plus ou moins à l’abri, n’avaient été deux circonstances qui inquiétaient beaucoup le G.Q.G. : la démoralisation plus forte que partout ailleurs des troupes du front du Nord, voisin de Pétrograd, foyer révolutionnaire, et l’état soit autonome, soit à moitié anarchique de la flotte de la Baltique et de ses deux bases, Helsingfors et Cronstadt, dont la seconde était en même temps la citadelle de l’anarcho-bolchevisme.


La flotte de la Baltique, tout en conservant jusqu’à un certain point les formes extérieures de la discipline militaire, était absolument réfractaire à la subordination. Le commandant de la flotte, l’amiral Maximov, était entièrement entre les mains du Comité Central des marins : aucune disposition d’ordre stratégique ne pouvait être exécutée sans la sanction de ce comité. Sans parler des tâches de combat, les mêmes travaux consistant à placer et