Page:Denne-Baron - Dithyrambe, 1823.djvu/8

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Nos frères, moissonnés sous un chef moins heureux,
Du sommeil de la Mort rompant les lois fatales,
Se lèvent par milliers de leurs tombeaux poudreux,
Et contens d’une gloire, et si prompte et si belle,
Tous rentrent consolés dans la nuit éternelle !

Bronzes, tonnez de joie, et vous sonnez, clairons ;
Lampe sde feu, brillez rivales des étoiles,
De cette nuit superbe enrichissez les voiles,
Les colonnes d’Hercule ont uni deux Bourbons !

Les colonnSommes-nous aux temps héroïques,
Les colonnDans ces jours aux yeux éclipsés
Les colonnOù les montres, les rois iniques
Les colonnPar Alcide étaient terrassés ?
Les colonnNouveau Thésée, au bras robuste,
Les colonnDes Cercyon, des Procuste
Les colonnNettoyant les rocs indignés,
Les colonnCe héros brise les entraves
Les colonnDe deux époux, nobles esclaves
Les colonnSur leur trône même enchaînés.

« À vos pieds, leur dit-il, je prosterne ma gloire.
» Le péril fut commun, partageons la victoire ;
» Notre sceptre est le même, et le sang nous unit. »
Il parle et sous l’abri de ses palmes guerrières
Il parle eMet les vastes frontières
Où l’Espagne commence, où la France finit.

Tel un jeune olivier entre un double héritage,
Par l’Aurore arrosé, caressé du Zéphyr,
Croît et prolonge au loin son pacifique ombrage
Sous un ciel pur semé de rose et de saphyr.