Page:Denne-Baron - La Nymphe Pyrène aux Français, 1823.djvu/15

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jetant des chaînes la ni*u" pour la rendre esclave, j’ai voulu peindre l’ivresse du pouvoir en général. Que cette démence du grand roi contraste bien avec ce beau trait de sagesse de Canut roi d’Angleterre Ses courtisans, le louant outre mesure, égalaient sa puissance à- celle de Dieu comme il se promenait alors avec eux au bord de la mer montante, il s’assied sur le rivage, et commande aux flots de daller pas plus avant que ses pieds, mais bientôt la vague allait l’envelopper ; c’est alors qu’il dit à ses courtisans effrayés du danger : Vous voyez jusqu’où va ma puissance. Cependant Xerxès unissait à sa folle et, toute troublée, elle renonça aux douceurs de la maison paternelle. Alors retirée dans des antres solitaires, elle pleura la nuit qu’elle avait passée avec Hercule, et raconta aux sombres forêts les promesses qu’il lui avait faites. Gémissant ainsi de la passion de son ingrat ravisseur, elle fut déchirée par les bêtes féroces en vain lui tendit-elle les bras et l’appela-t -elle à son secours. Hercule revenant victorieux, aperçoit ses membres epiirs j les baigne de ses pleurs, et tout hors de lui, ne voit qu’en pâlissant le visage de celle qu’il avait tant aimée. Les cimes des montagnes frappées des clameurs du héros en sont ébranlées. Dans l’excès de sa douleur, il nomme en gemissant sa chère Pyrène, et tous les rochers, tous les repaires ne retentissent que de Pyrène. Soudain il réunit ses membres dans un tombeau qu’il arrose pour la dernière fois de ses larmes, perpétue ainsi la mémoire de son amante, dont le triste nom vivra à jamais dans ces montagnes. ( Sil. Ïtal. liv. m.)