étonnement. Ah ! si je dispense le bonheur, à quel être dans la nature pouvez-vous porter envie ! Nous passâmes devant le banc de gazon, et nous nous arrêtâmes involontairement et avec une de ces émotions muettes, qui signifient beaucoup. — Quel espace immense, me dit-elle alors, entre ce lieu-ci et le pavillon que nous venons de quitter ! Mon âme est si pleine de mon bonheur, qu’à peine puis-je me rappeler que j’ai pu vous résister. Je ne sentis point d’abord tout ce que ces mots renfermaient d’obligeant, et à quoi leur sens m’engageait. Eh bien, lui dis-je, verrai-je se dissiper tout le charme dont mon imagination était remplie là-bas ? Ce lieu me sera-t-il toujours fatal ? — En est-il qui puisse te l’être encore quand je suis avec toi ? — Oui, sans doute, puisque je suis aussi malheureux dans celui-ci que je
Page:Denon - Point de lendemain.djvu/51
Apparence