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Page:Denon - Point de lendemain.djvu/72

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fallait s’emparer de cette âme-là. — C’est le bon parti. — N’est-il pas vrai ? Tu n’as pas d’idée de la force de son attachement pour moi : au fait, elle est charmante, tu seras forcé d’en convenir. Entre nous, je ne lui connais qu’un défaut, c’est que la Nature, en lui donnant tout, lui a refusé cette flamme divine qui met le comble à tous ses bienfaits ; elle fait tout naître, tout sentir, et elle n’éprouve rien : c’est un marbre. — Il faut t’en croire sur ta parole, car moi, je ne puis… Mais sais-tu que tu connais cette femme-là comme si tu étais son mari ; vraiment, c’est à s’y tromper, et si je n’eusse pas soupé hier avec le véritable… — À propos, a-t-il été bien bon ? — Jamais on n’a été plus mari que cela. — Oh ! la bonne aventure ! Mais tu n’en ris pas assez à mon gré ! Tu ne sens donc