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Page:Denon - Point de lendemain (Didot, 1812).djvu/36

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les occupa de vos soins, les amena à des recherches nouvelles, vous désespéra, vous plaignit, vous consola ; et vous fûtes contens tous quatre. Ah ! qu’une femme adroite a d’empire sur vous ! et qu’elle est heureuse lorsqu’à ce jeu-là elle affecte tout et n’y met rien du sien ! — Madame de T… accompagna cette dernière phrase d’un soupir très significatif. C’était le coup de maître.

Je sentis qu’on venait de m’ôter un bandeau de dessus les yeux, et ne vis point celui qu’on y mettait. Mon amante me parut la plus fausse de toutes les femmes, et je crus tenir l’être sensible. Je soupirai aussi, sans savoir à qui s’adressait ce soupir, sans démêler si le regret ou l’espoir l’avait fait naître. On parut fâchée de m’avoir affligé, et de s’être laissée emporter trop