et respire n’est plus animé que d’une seule irrésistible passion, aveugle et forcenée : conserver la vie. Alors il n’y a plus de patrie, et bientôt il n’y aura plus même de commune, plus de famille. Chaque fragment de la société se prend pour le tout, ne voit, ne connaît, ne sent plus rien en dehors de son propre et immédiat intérêt. L’égoïsme individuel devient une monstruosité énorme, qui touche au suicide par l’exclusif amour de soi et chaque molécule du corps social est sur le point de se perdre dans la dissolution universelle.
La France s’est trouvée dans cet état après Sedan et nous ne pouvons savoir ce qu’elle fût devenue, s’il ne s’était rencontré des hommes tels que Gambetta au centre du gouvernement, tels que M. Challemel-Lacour à Lyon, pour rassembler dans leurs mains les liens du faisceau national.
Quand il arriva à Lyon, le 6 septembre, l’antique métropole de la Gaule celtique avait son gouvernement ; elle revendiquait sa propre souveraineté. Que pouvait-elle attendre de Paris ? C’était l’inconnu. Lui viendrait-il de là une force morale et gouvernementale capable de sauver l’unité de la France moderne ? Elle