Page:Depasse - De Freycinet, 1883.djvu/32

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de triompher deux fois des appréhensions du Sénat, d’entraîner cette Assemblée bon gré mal gré sur le terrain de la politique républicaine et démocratique, et de lui faire voter l’amnistie comme il lui avait fait voter le retour du gouvernement dans la capitale.

L’affaire des congrégations religieuses auxquelles la Chambre voulut appliquer « les lois existantes » après le rejet de l’article 7, fut loin de tourner aussi heureusement pour le président du conseil, et c’est même cette question qui entraîna sa chute. On sait que l’esprit de finesse et d’analyse de M. de Freycinet lui suggéra l’idée des deux décrets du 29 mars, dont l’un prononçait la dispersion absolue et sans réserve de la Compagnie de Jésus, — c’était, comme on l’a dit, une sorte de non possumus laïque, — dont l’autre offrait aux congrégations non autorisées d’hommes et de femmes divers moyens de salut, pourvu qu’elles demandassent et obtinssent la reconnaissance légale. L’élasticité de ce second décret, qui prêtait facilement aux interprétations diverses des partis, le désir que M. de Freycinet avait d’en user avec une extrême modération, alors que l’opinion démocratique était si fortement mon-