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Page:Depasse - Henri Martin, 1883.djvu/15

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tement vivante et reconnaissable à Tunis, en Égypte, dans le plus extrême Orient, sur mille points du globe où il a suivi les traces de sa main habile et vaillante et reconnu la lumière de son génie. Voilà la France ! Vous l’avez mieux comprise dans ce quart d’heure de conversation avec lui que dans l’étude de vingt ouvrages. Mais c’est l’heure de l’Académie ou du Sénat : il vous quitte sans brusquerie, avec un sourire plein d’honnêteté, il part à grandes enjambées, car il assiste à toutes les séances des compagnies auxquelles il appartient et il est l’homme de tous les devoirs.

M. Henri Martin est né à Saint-Quentin, le 20 février 1810, au point culminant de la période napoléonienne. Fils d’un juge au tribunal civil, il grandit dans une maison modeste, au milieu des dossiers et des grimoires. Son père voulait faire de lui un bon notaire de province. C’est dans un intérieur du même genre, chez un notaire bourguignon, que Carnot avait vu le jour cinquante-sept ans auparavant. Les pères sont heureux parfois de n’être pas mieux écoutés et imités par leurs enfants. De ces deux futurs notaires, l’un est devenu l’organisateur de la victoire, le second, le grand historien